Le marché du luxe : Opportunité de développement pour les nomades du plateau tibétain ?

D’année en année, la situation économique des nomades du plateau tibétain se dégrade. Pour y remédier, le projet Norlha, qui signifie “providence” a été lancé en 2006. Il a pour objectif de valoriser la laine de yak en créant des produits de très haute qualité. Anne Michaut-Denizeau et ses co-auteurs reviennent sur ce projet innovant et montrent comment le marché du luxe peut aider à trouver des débouchés à des produits artisanaux afin d’augmenter le niveau de vie des populations pauvres.

Depuis 1950, le pastoralisme s’est intensifié dans les plateaux tibétains. Les moutons et les yaks sont devenus si nombreux qu’ils ont durablement pollué les fleuves. Le sol n’a plus la possibilité de se régénérer et il s’est désertifié, entraînant une augmentation des risques d’inondations. Les éleveurs nomades sont ainsi devenus la population la plus pauvre de Chine, incapable de s’offrir les tissages en laine de yak qu’ils ont su fabriquer pendant des millénaires. Le savoir-faire traditionnel s’est donc perdu et la pauvreté a engendré un fort exode rural. Face à ce constat, trois personnes se réunissent en 2005 pour créer Norlha : Kim Yeshi, anthropologue spécialiste de la culture tibétaine et des textiles asiatiques, Jean-Marc Guesné, diplômé du master Développement Durable d’HEC, et Jean-Pierre Martial, ancien manager français et créateur des “Artisans d’Angkor”, entreprise artisanale cambodgienne qui préserve le savoir-faire traditionnel local et emploie plus de mille personnes. Ils sont convaincus que la redécouverte du travail de la laine de yak peut avoir un intérêt social, économique et environnemental.




D’après un entretien avec Anne Michaut-Denizeau et l’article “Norlha: Restoring the glory of khullu wool for social development and environmental protection in the High Tibetan Plateau”, co-écrit avec Jean-Marc Guesné et Alice Sireyjol, (Fact Reports 1339, octobre 2012), pour Business Digest et Recherche@HEC.

Publié dans Recherche@HEC30, décembre 2012-janvier2013. La suite ici, dans Recherche@HEC