Double peine : comment le marché pénalise les plus pauvres

Alors qu'ils sont déjà soumis à des contraintes financières fortes, les ménages pauvres subissent également les dommages collatéraux d'une offre de biens et services qui n'est pas construite pour eux. Résultat : ils paient proportionnellement leurs achats plus chers que les autres. Face à ce constat, des programmes spécifiques sont développés par les entreprises pour créer des offres adaptées à ces populations, et l’expérience prouve qu’ils peuvent être source d’opportunités.
Frédéric Dalsace, Charles-Edouard Vincent, Jacques Berger et François Dalens ont analysé le budget desménages pauvres (dernier décile des revenus): les dépenses dites “contraintes” (loyer, impôts, remboursement d’emprunt, assurances obligatoires, charges d’habitation) représentent 31% de leur revenu. Une fois ces frais payés, le “reste à vivre” est composé des dépenses “nécessaires” (alimentation, transport, communication, santé, enseignement, services financiers) qui constituent 40%de leur budget, et de dépenses “arbitrables” (habillement, équipement, loisirs,...). En moyenne, les ménages pauvres de 2,2 personnes ne disposent que de 420 € par mois pour s’habiller, se meubler et se divertir. Et le marché a ses effets de bords. Les pénalités de pauvreté sont un effet collatéral d’une offre de biens et de services qui n’est pas
construite pour eux.

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D'après un entretien avec Frédéric Dalsace, son intervention lors de la conférence Comment les entreprises peuvent-elles contribuer aux enjeux du développement durable ?, HEC Paris, 21 juin 2012 et l’article “Les pénalités de pauvreté en France : comment le marché aggrave la situation des populations pauvres” de Frédéric Dalsace, Charles-Edouard Vincent, Jacques Berger et François Dalens (special issue nº 4 de FACTS Reports, janvier 2012, publié par l’Institut Veolia Environnement) pour Business Digest et Recherche@HEC n°28 août-septembre 2012